Il y a quelques années, Nintendo, Sony et Sega s'étaient passé le mot pour produire des consoles Mini liées au rétrogaming. Aujourd'hui, des révélations de la part d'un producteur de Sega expliquent pourquoi le processus n'est pas allé plus loin. Pourtant, une Saturn Mini, et surtout, une Dreamcast Mini, auraient pu raviver la flamme de bon nombre de nostalgeeks. Monde de mouise.
Les Saturn et Dreamcast Mini, un rêve enterré par Sega
Alors que Sega vient tout juste d'annoncer la Mega Drive Mini 2, prévue pour octobre, nombreux étaient les joueurs à attendre un autre type d'annonce. L'ancien constructeur de consoles a une réputation des plus romantiques sur le marché du jeu vidéo. À ce titre, ses deux dernières consoles, la Saturn et la Dreamcast, aux ventes peu convaincantes, bénéficient d'un amour sans borne de la part des joueurs ayant pu s'y adonner à l'époque.
À ce titre, Sega comptait bien, il y a quelques années, produire des modèles compacts et autonomes des Saturn et Dreamcast. Lors d'un entretien avec Famitsu, référence journalistique du jeu vidéo au pays du Soleil Levant, le producteur Yosuke Okunari a révélé les raisons de cet abandon. Momentané ?
D'après lui, Sega a "exploré l'idée". Toutefois, les coûts de production de ces mini consoles auraient découragé l'entreprise de se lancer dans ce processus. En temps de pandémie, le développement et la création de matériel informatique auraient impliqué trop de coûts et de complications. Il explique ainsi que l'achat d'une Dreamcast ou d'une Saturn Mini aurait été aussi onéreux que celui d'une Xbox Series X ou d'une Playstation 5.
Par conséquent, pour l'heure, il n'y aura pas d'itérations mini des consoles Saturn et Dreamcast. Un pis-aller, qui pourra peut-être se voir compensé, à terme, une fois la pénurie de composants terminée. Il faut espérer, non ?
Comment prendre son mal en patience pour les amateurs de Sega ?
Les amateurs des jeux Sega en seront pour leurs frais ; ils n'auront ainsi pas à dépenser près de 500€ pour rejouer à ChuChu Rocket, Shenmue ou Jet Set Radio. Une annonce qui risque évidemment de faire des déçus. Néanmoins, une console Mini sortira bien sous l'égide de l'ancien rival de Nintendo. Dès le 27 octobre, la Mega Drive Mini 2 sortira au Japon. Une commercialisation à l'extérieur de la péninsule n'est pour l'instant pas prévue. Le prix de la bécane ? Seulement 70€, ou plutôt 9980¥.
Version évoluée de la console mini dédiée au rétrogaming de la Mega Drive, sortie en 2019, ce modèle comporte 50 jeux, soit 8 de plus. Néanmoins, pour les férus de Sega ne pouvant acheter ces modèles réduits, ou préférant les jeux Dreamcast, plusieurs solutions existent.
- En ce qui concerne les jeux Mega Drive, plusieurs compilations sont sorties sur consoles. Portant le nom, aujourd'hui, de Sega Mega Drive Classics, ce jeu comprend plus de 50 titres, et y ajoute des fonctionnalités modernes. Filtres, rembobinage, sauvegardes et trophées sont de la partie pour rejouer à Ecco the Dolphin, ToeJam & Earl ou encore Golden Axe. La compilation est ainsi disponible sur PS4, Switch, et PC ; seule la Xbox One fait défaut à cette liste.
- Pour les jeux Dreamcast, bon nombre de ses succès ont été portés, par la suite, sur d'autres consoles. C'est le cas de Shenmue 1 et 2, Jet Set Radio, Sonic Adventure, ou encore ChuChu Rocket. Parfois, ces titres bien-aimés ont bénéficié d'une suite, par le biais notamment de Shenmue 3 et Jet Set Radio Future. En revanche, toutes les versions de Skies of Arcadia sont très prisées par les collectionneurs de jeux, aussi bien sur Dreamcast que GameCube.
- La Saturn, de son côté, fait office de vilain petit canard. Opposée à la concurrence de la Playstation, la console 32 bits de Sega a moins marqué les esprits que son aînée ou sa petite sœur. Les jeux, méconnus du grand public, sont aujourd'hui encore pour l'immense majorité inaccessibles.
Les consoles Mini, est-ce vraiment la solution parfaite pour le rétrogaming ?
La mode des consoles dédiées au rétrogaming a battu son plein dans la seconde moitié des années 2010. Alors que bon nombre de modèles non officiels de consoles mini sortaient, comportant généralement la technologie du Raspberry Pi, Nintendo a agité la sphère vidéoludique en produisant son propre modèle. La Nes Mini Classic, bientôt rejointe par la Super Nes Mini Classic, ont connu un succès impressionnant.
Jaugeant le marché d'un œil opportuniste, Sony lui a emboîté le pas avec la Playstation Classic. Malheureusement, ce modèle comportait bon nombre de désagréments. Émulation des jeux PSOne aux fraises, liste de jeux maigrissime en regard de la ludothèque de la console, matériel peu adéquat ; il s'agit là d'un des plus gros échecs de Sony sur le secteur du jeu vidéo.
Heureusement, la Mega Drive Classic Mini a redoré le blason des mini consoles. Comme en atteste sa nouvelle édition, l'opération a dû être fructueuse pour l'entreprise japonaise Sega.
Néanmoins, la question reste de mise : les consoles mini constituent-elles l'avenir du rétrogaming ? Une interrogation assez paradoxale et antinomique, lorsqu'on y songe par ailleurs. Les difficultés rencontrées par Sega concernant la production de ce type de matériel ; la disponibilité de la plupart des jeux par d'autres moyens tout aussi officiels : autant d'éléments qui forcent la réflexion.
Notons que, pour commencer, Microsoft a toujours mis le rétrogaming au cœur de sa proposition ; par ailleurs, Nintendo propose des jeux classiques inclus dans le Switch Online, et plus encore avec son Expansion Pack ; dans le même temps, Sony mettra également à disposition des jeux PS One, PS2, Playstation 3 et PSP avec le PS+ Premium.
Si les résultats de l'émulation sur consoles récentes sont parfois douteux, les joueurs peuvent néanmoins s'affranchir d'une liste fixée de jeux ne faisant pas l'unanimité. S'encombrer d'une console rétrogaming pour qu'elle prenne la poussière d'ici deux mois ? Pour le même résultat, autant tourner son regard vers l'avenir avec le nouveau PS VR2.