Décidément, Resident Evil a le vent en poupe en ce moment. Après deux jeux annoncés cette dernière semaine, un film paru il y a moins d'un an, voici que la série produite par Netflix se dévoile progressivement. Le programme devrait infecter le service de streaming cet été. Pour quel résultat ?
Quoi qu'il arrive, Capcom semble miser gros sur sa saga, qui a dépassé ses noces d'or avec les joueurs. Certainement la franchise la plus lucrative de l'éditeur japonais, elle se voit déclinée dans tous les sens, sur tous les écrans. À trop faire parler de soi, ne risque-t-on pas la lassitude ?
Après les films, voici une série TV Resident Evil qui débarque sur Netflix
Qui ne se rappelle pas des affres subies par les adaptations de Resident Evil sur les écrans ? Après tout, comme relevé par Le Joueur du Grenier, la première série de films s'apparente au livre de mariage le plus cher du monde.
6 films, progressivement de plus en plus éclatés, réalisés et joués par le combo de choc Paul W. S. Anderson et sa femme, Milla Jovovich. Alors que la première incursion sur grand écran de Resident Evil gardait le bénéfice du doute quant à la qualité des suites à venir, celles-ci ont irrémédiablement déçu les joueurs. Aujourd'hui considérée comme plaisir coupable, jalonné d'incohérences invraisemblables, la saga qui s'est achevée, en 2016, avec le volet baptisé "Chapitre Final" laissait un désert derrière elle.
Et ce n'est pas le film de 2021, assez quelconque, et trop fidèle au jeu, qui redorera le blason de la licence. Pour cela, peut-être faudrait-il regarder du côté de l'adaptation de Resident Evil par Netflix ? Celle-ci lève le voile sur son histoire, par le biais d'un trailer préfigurant la série à paraître le 14 juillet.
On y retrouvera au moins un personnage connu par les fans : Albert Wesker, joué ici par Lance Reddick. Oui, l'antagoniste emblématique de Resident Evil perd ici ses lunettes. Un changement parmi tant d'autres, puisqu'il se voit ici affublé de deux filles, que le programme promet de suivre. En tous les cas, après Quantum Break, puis la saga Horizon, l'acteur de The Wire prouve une nouvelle fois son attachement aux personnages troubles dans les jeux vidéo.
Deux timelines différentes sont développées, l'une se situant durant les événements de Racoon City, la seconde en 2036, alors que l'apocalypse zombie bat son plein. La fin du monde, et la fin de Resident Evil ?
Le vent de la lassitude peut-elle encore affecter la franchise horrifique de Capcom ?
On ne s'aventurera pas à prédire le succès ou la qualité de cette dernière adaptation ; seul l'avenir nous le dira, mais, par expérience, nous ne sommes pas optimistes. Adapter une énième fois une saga rendant elle-même hommage à une foule de films d'horreur ne devrait plus être considéré comme la meilleure idée du monde.
Néanmoins, force est de reconnaître que Capcom semble vouloir battre le fer quand il est chaud. Après un premier coup d'arrêt, suite au très nul mais très drôle Resident Evil 6, la franchise revient en force.
Les raisons sont multiples : un septième volet en FPS apprécié par la critique ; le remake de Resident Evil 2, très bon dans l'absolu ; l'épisode "Village" ayant fédéré streamers et spectateurs ; et le remake du troisième jeu, Nemesis, tronqué à l'extrême, pour assurer la trésorerie.
C'est bien simple : dans les douze prochains mois, Resident Evil sera présent partout, jusqu'à l'overdose. Outre la série Netflix, a minima deux nouveaux jeux devraient paraître prochainement. Resident Evil 4 Remake est attendu pour mars 2023 sur les consoles nouvelle génération. Resident Evil Village, de son côté, bénéficiera d'un support PS VR 2 sous peu, comme annoncé dans la dernière présentation State of Play 2022 de Sony.
Capcom semble refaire les mêmes erreurs qu'en 2012. Avant RE6, la saga comptait une surcouche de spin-off et jeux dérivés. Ceux-ci étaient tous plus quelconques et accessoires les uns que les autres. L'échec saillant du sixième volet avait marqué un coup d'arrêt, presque fatal, pour la franchise de survival-horror. Le risque est conséquent pour Capcom, qui, à trop tirer sur sa poule aux œufs d'or, risque de ne récolter qu'une omelette clinquante.
Et encore, c'est sans même compter sur le prochain remake de Code Veronica, dont les premières rumeurs font état. À être présent sur tous les fronts, est-il possible d'être performant sur aucun ?