Cryptomonnaies, NFT et jeux vidéo : la révolution du Blockchain Gaming

Dernière mise à jour le 21 janvier 2022

À moins d’être un boomer vivant sous une pierre, personne n’a pu passer à côté de l’info : les cryptomonnaies n’ont jamais eu autant le vent en poupe qu’en 2021. Portées par un bitcoin battant tous les records et l’engouement autour des NFT, les technologies basées sur la blockchain se développent à la vitesse de la lumière, touchant de plus en plus de secteurs, y compris celui du jeu vidéo avec les play-to-earn. Si la phrase précédente n’a aucun sens à vos yeux, alors vous êtes au bon endroit. Let’s talk crypto and jeux vidéo.

Quand NFT et jeux vidéo deviennent les deux faces d’une même pièce

Avant de se pencher sur le lien entre cryptomonnaies et jeux vidéo, il est important de savoir de quoi on parle. Pour certains le milieu des cryptomonnaies est un obscur méli-mélo de jargon technique incompréhensible. Pour pallier cela, voici un petit glossaire, bien utile pour comprendre le lexique utilisé par la suite.

Un bitcoin, acquis avec des jeux vidéo.
Ce sont les Bitcoins qui ont très vite popularisé le concept de cryptomonnaie.

Le petit glossaire utile pour néophytes des cryptomonnaies

  • Cryptomonnaie : une cryptomonnaie est une devise électronique, sans forme physique et stockée de manière décentralisée. Ainsi, une personne qui possède des cryptomonnaies ne les stocke pas sur un compte en banque ; il s'agira plutôt d'un portefeuille numérique, véritable coffre-fort crypté dont lui seul possède la clé. Ce système permet à leur utilisateur de prendre leur indépendance vis-à-vis des banques. Ils peuvent par la suite effectuer des transactions avec les autres utilisateurs du réseau, moyennant quelques frais.
  • Blockchain : c’est le protocole sur lequel reposent la plupart des cryptos. Il permet à la fois de crypter les transactions effectuées entre les portefeuilles numériques des utilisateurs du réseau, mais également de vérifier leur intégrité. Par sa nature, la blockchain est publique et infalsifiable.
  • Mineurs : c’est grâce à la blockchain, le protocole de validation de transaction, que les crypto-monnaies sont créées. En effet, les validateurs, que l’on appelle aussi mineurs, mettent à profit la puissance de calcul de leur ordinateur pour vérifier les transactions effectuées sur le réseau. Ce service de minage est récompensé en cryptomonnaie à chaque validation.
  • Coin : pourrait tout simplement se traduire par "pièce". Un coin est aux cryptomonnaies ce que l’euro est à la monnaie traditionnelle. En gros, il s’agit d’une unité de crypto-monnaie créée lors d’une validation de transaction sur une blockchain. À titre d’exemple, chaque Bitcoin (BTC) est émis lorsqu’un certain nombre de validations ont été faites sur le réseau Bitcoin.
  • Token : le token, que l’on peut traduire par "jeton", ressemble en tout point au "coin". Néanmoins, celui-ci ne s’appuie pas sur sa propre blockchain pour être émis, mais sur une blockchain existante. Par exemple, le token Uniswap (UNI) est une cryptomonnaie qui repose sur la blockchain du réseau Ethereum. Pas d’inquiétude cela dit si vous confondez “coin” et "token" ; la cryptosphère ne vous en tiendra sûrement pas rigueur. Les deux termes sont souvent intriqués, il est ainsi facile de se mélanger les cryptos.
  • NFT : les None Fungible Token, que l’on pourrait traduire par Jeton Non Fongible, sont des tokens un peu spéciaux. En effet, un NFT contient des données qui le rendent unique et augmentent en conséquence sa valeur. Pour faciliter la compréhension de ce concept un peu obscur, prenons un exemple. Chaque Bitcoin émis sur la blockchain équivaut à un autre Bitcoin. Cette correspondance ne s'applique pas aux NFT. Le token émis étant unique, un NFT émis sur la blockchain Ethereum n’en vaut pas un autre. L'intérêt de ce genre de token est multiple. Il est ainsi possible de créer des NFT associés à n’importe quel type de données : image, musique, texte, etc. À terme, le possesseur de ce NFT est également propriétaire des données qu’il contient. Cela explique sa très large intégration au monde de l’art, mais également à celui des jeux vidéo.
  • Play-to-earn : un nouveau type de jeux vidéo où il est possible de gagner des crypto-monnaies en jouant. Leur acquisition se fait en farmant des ressources et en participant à l’économie du jeu concerné.

Les NFT pour redéfinir la notion de propriété d’objets virtuels

De plus en plus de jeux vidéo laissent l'opportunité aux joueurs d'acheter des objets. Ceux-ci s'acquièrent par l'entremise de la monnaie du jeu, ou avec de l'argent traditionnel. Par la suite, les objets virtuels obtenus sont attachés au profil du joueur ; toutefois appartiennent-ils toujours à l'éditeur du jeu. Par conséquent, il est parfois impossible de les revendre si jamais on se lasse ou que l’on souhaite arrêter de jouer.

C’est là la grande révolution proposée par les NFT. La blockchain permet de donner à chaque objet virtuel une signature unique qui en légitime la propriété. Ainsi, le joueur devient propriétaire réel de cet objet virtuel. Il pourra ainsi l'échanger contre des crypto, le donner à un autre joueur, voire même le détruire, s'il l'entend ainsi.

À plus grande échelle, l'implantation de cette technologie dans la totalité des jeux vidéo permettrait sur le papier de lier entre elles les économies de tous les jeux vidéo. Ainsi, il serait par exemple possible de :

  • vendre des cartes achetées sur Hearthstone pour en racheter d'autres sur Magic Arena,
  • ou d'échanger un skin de PUBG contre un châssis de voiture pour Rocket League.

Les NFT : Un portail entre monde virtuel et économie réelle

Les tokens non fongibles, ou NFT, pourraient également impacter la notion de propriété des jeux vidéo dématérialisés. Plongeons-nous un moment dans une crypto-utopie où Steam permettait la vente de chaque jeu sous forme de NFT. La plateforme de Valve tolèrerait ainsi que les joueurs revendent leurs jeux, les prêtent, ou les offrent. D'ordinaire, ces caractéristiques sont réservées aux versions physiques des jeux vidéo.

Ce nouveau concept a l’avantage de laisser une totale liberté aux joueurs vis-à-vis de la gestion de leurs objets in-game ou de leurs bibliothèques de jeux. Tout comme il pourrait le faire IRL avec une collection de figurines, de jeux vidéo ou de TCG. Acheter, vendre et spéculer ; comme dirait Yugi : “À toi de jouer”.

Seule contrepartie : ce système s’inscrit dans un écosystème décentralisé. Par conséquent, aucune information n’est stockée sur des serveurs dédiés, comme ce serait le cas avec Steam ou Epic Game. Avec ce système, c’est au joueur de stocker sa propriété vidéoludique dans un portefeuille numérique dont il sera le seul à avoir la clé. Si la clé est perdue ou volée...

Le système composé de NFT par le biais du blockchain gaming laisse entrevoir de nombreuses applications. Sur le papier, il se présente comme une véritable passerelle entre le monde du jeu vidéo et le monde réel. Et ce, jusqu'à l'avènement d’un nouveau type de jeu : le play-to-earn. Ce dernier mécanisme permet à certains joueurs de s’enrichir en jouant à des jeux vidéo. Adventure Capitalist n'a jamais paru plus vraisemblable.

À voir aussi : les guides et aides jeux vidéo.

Gagner des cryptomonnaies en jouant au jeux vidéo : comment marche le play-to-earn ?

Le play-to-earn (abrégé en P2E), peut se traduire (de manière très maladroite) par "jouer pour gagner"? Il s'agit d'un type de jeux vidéo où - notamment grâce aux NFT - il est possible pour les joueurs de gagner des cryptomonnaies, et donc de l’argent.

P2E : l'avènement, ces dernières années, d’un nouveau type de jeu

Gagner sa vie en jouant à des jeux vidéo, c’est un peu le rêve fiévreux de tout gamer qui se respecte. Il y a quelques années encore, ce rêve inaccessible semblait réservé à une élite (chanceuse) comme les testeurs/rédacteurs (...) ainsi que les professionnels de l’e-Sport. Mais ça, c'était avant que la technologie de la blockchain ne vienne toquer à la porte de nos univers virtuels.

Le concept de play-to-earn ne date pas d’hier. Le phénomène a cependant pris de l’ampleur en 2017 avec le lancement de Cryptokitties. Ce jeu valorisait la collection de petits chats virtuels sous forme de NFT, s’inspirant des jeux de cartes à collectionner.

The Sandbox, jeu vidéo permettant de gagner NFT et cryptomonnaie.
The Sandbox, un jeu vidéo à base de NFT qui conquiert le Metaverse

De plus en plus de blockchain games pullulent depuis. Certes, la plupart font état d’un gameplay assez pauvre voire quasi inexistant. En contrepartie, certains ont su sortir du lot comme The Sandbox, boosté par la hype autour du Metaverse prôné par Facebook. Quel est exactement leur mode de fonctionnement économique ?

Décorticage : quelle est l'économie d'un jeu vidéo play-to-earn ?

Quand il s’agit de gagner de l’argent en jouant à des jeux vidéo, la plupart des gens émettent un doute raisonnable. Et quoi de plus logique ? Le joueur a été habitué depuis sa plus tendre enfance à une économie unidirectionnelle. Provenance : son portefeuille ; direction : les caisses des studios et éditeurs. L'essentiel du commerce de bien culturels fonctionne sur le même principe. Comment un autre système serait possible ? L’argent ne tombe pas du ciel. Si les joueurs peuvent gagner de sous, cela veut dire qu’il faut quelqu’un pour les payer. Du coup, la question se pose : d'où vient l’argent des jeux play-to-earn ?

Étape 1 : le joueur finance le jeu grâce à l'achat d'objets in-game, sous forme de NFT

Tout d’abord, il est bon de noter que dans la plupart des P2E, le joueur doit investir une certaine somme. Certes, les jeux sont proposés gratuitement ; néanmoins, pour jouer, faudra-t-il acheter des assets sous forme de NFT. Ces assets peuvent être des personnages, des terrains, et autres objets ; en contrepartie, l'achat s'effectue avec le token natif du jeu. La transaction initiale implique un investissement pouvant être conséquent, loin d'être donné à toutes les bourses.

C'est grâce à l’investissement des joueurs dans les assets du jeu que le studio finance le développement. Un modèle un peu similaire à du crowdfunding, mais en amélioré. Ici, chaque chaque assets à une valeur et peut-être revendu à d'autres joueurs sur des places de marchés. Ainsi, les objets virtuels sont soumis à la loi de l’offre et de la demande au même titre que n’importe quel produit réel. Ils peuvent prendre ou perdre en valeur selon les besoins de la communauté de joueurs.

Étape 2 : le joueur devient riche grâce au blockchain-game (si, si)

Une fois l’investissement de base effectué, le joueur va pouvoir, au travers du gameplay, farmer des ressources ou d'autres objets. Cela correspondrait à la définition de n'importe quel jeu moderne. Cependant, les ressources et les objets sont ici émis sous formes de tokens et NFT. Ces objets peuvent ensuite servir à crafter d’autres objets en jeu, soit être revendus à d’autres joueurs intéressés par ces ressources.

À l’instar de systèmes monétaires virtuels et complexes, comme dans le MMO Eve Online, les moyens de gagner de l’argent dans les play-to-earn sont basés sur plusieurs éléments. Parmi ceux-ci : le développement, la croissance, la production de richesse et la vente de produits ou de services. Un concept finalement très proche de ce que, dans le monde réel, on appellerait l’économie.

Pour l’instant, on ne dispose pas d'un recul suffisant pour juger de la pérennité d’un tel système appliqué au monde du jeu vidéo. A fortiori, cela semble être en tout cas un moyen intéressant de valoriser le temps passé sur un jeu. Agréable sensation que de pouvoir se dire que l’on a passé 2533 heures sur un jeu sans avoir complètement perdu son temps. Certains membres de l'équipe Skibideal seraient soulagés, assurément.

À lire aussi : les bons plans pour des accessoires Nintendo Switch.

Le play-to-earn : révolution vidéo-ludique ou dérive économique ?

C’est pour beaucoup un paradoxe, voir, une hérésie. On ne peut pas gagner de l’argent en jouant à des jeux vidéo. Ou plutôt, on ne devrait pas pouvoir. Le jeu, c’est le jeu, le travail c’est le travail, non ? Une vision dichotomique peut-être un tantinet rétrograde…

Jouer pour occuper son temps ou jouer pour gagner son pain : que demande le peuple ?

Le monde du jeu vidéo n’a pas attendu le Play-to-Earn pour permettre aux joueurs de gagner quelques deniers en restant devant leurs écrans. En effet, cela fait bien longtemps que les joueurs ont trouvé le moyen de mettre à profit le farming de ressources dans des MMO comme World of Warcraft ou Dofus. Un véritable gagne-pain pour certains joueurs, le plus souvent originaires de pays d’Asie du Sud-Est.

Aujourd'hui encore perdure, dans cette perspective, un marché pas vraiment légal autour des objets acquis in-game. Un dur labeur permettant de bonnes rétributions, le concept a même été utilisé comme travail forcé dans certaines prisons chinoises. On retrouve également dans la même catégorie la vente de compte ou le rush de personnage, toujours réalisés au sein du plus noir des marchés.
Si plus récemment, des moyens légaux de faire du jeu vidéo son gagne-pain se démocratisent grâce au streaming ou l’e-Sport, cela ne concerne qu’une part minime de la communauté.

À l’heure actuelle, la quasi-totalité des gens jouent pour le plaisir mais l'émergence des P2E attire de plus en plus de joueurs… et surtout de non-joueurs. Pas étonnant puisque certains play-to-earn permettent de gagner de coquettes sommes. C’est par exemple le cas d’un jeu qui rencontre un succès conséquent sur la scène des P2E : Axie Infinity.

Gagner plus que le salaire moyen mondial en jouant à Axie infinity : le nouveau bon plan ?

Axie Infinity, c’est un petit jeu de deckbuilding et de PvP se situant à mi-chemin entre Pokémon et Hearthstone. Le titre est développé par Sky Mavis, un studio vietnamien. Un jeu pas inintéressant en soi, mais qui doit sa hype actuelle à la possibilité d’y gagner des sommes d’argent conséquentes. Les montants concernés dépassent le salaire moyen de nombreux pays pauvres ou en voie de développement.

Pas surprenant que, sur les 1,9 million de joueurs actifs quotidiennement, près de 40% soit Philippins. Pas étonnant non plus d’y retrouver une importante communauté de joueurs venant de pays d’Afrique comme le Ghana, où le salaire mensuel moyen est de seulement 185$.

Axie Infinity, un des jeux sur fond de blockchain les plus développé
Axie Infinity, un des jeux sur fond de blockchain les plus développé

De nombreuses questions se posent alors. Avec cette nouvelle technologie et la possibilité de gagner de l’argent en jouant aux jeux vidéo, qu’adviendra-t-il des métiers "traditionnels" ? Les employés de caisse chez Mc Do vont-ils lâcher leur friteuse pour sauter sur leurs écrans ?

La vérité, c’est qu’il est probable que cela ne change pas grand chose pour les pays développés. Le cordonnier du coin ne va pas fermer boutique pour aller faire combattre des petites bestioles virtuelles. Ce qui est sûr, c’est que pour l’instant, ce nouveau genre de jeu pourrait aider de nombreuses personnes aux moyens financiers limités, à l'échelle internationale.

Cependant, il est tout de même sage de garder en tête qu’on ne dispose que de très peu d'informations, et surtout de recul, vis-à-vis de l’impact des play-to-earn sur l'économie et la société. Cela reste donc un sujet à prendre avec des pincettes. Peut-être même avec celles du homard, si le P2E vous a souri.

À propos de l'auteur

Heavyl
Designer Graphique, Webdesigner, Voxel Artist, Pixel Artist, Musicien, testeur de jeux vidéo, Acolyte de l’Ombre chez Skibideal… Et quand il me reste un peu de temps libre, j’écris des trucs.

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