Décidément, le marché vidéoludique est entré dans un mercato des plus denses. Alors que Microsoft renforce sa position par des achats tous plus impressionnants les uns que les autres, Sony tente de suivre son bonhomme de chemin en faisant l'acquisition de studios tiers. De nouvelles cibles seraient visées, et une annonce pourrait éclairer le ciel estival sous peu. Quelles informations sont disponibles à ce stade, et à quel degré faut-il les prendre au sérieux ?
Un nouveau studio dans la ligne de mire de Sony après Bungie
Depuis quelques mois, les rumeurs vont bon train concernant un possible rachat d'un grand studio par Sony. Pourquoi ? Tout simplement car Microsoft a élevé les enjeux à un niveau jamais vu jusqu'à présent. Il n'y a pas que l'acquisition de Activision Blizzard pour un montant record ; le rival, constructeur de Xbox, possède aussi Bethesda, Ninja Theory, Mojang Studios, Double Fine Productions ou encore Obsidian Entertainment.
En face, de telles transactions ont poussé Sony à accélérer sur différents dossiers. En ligne de mire, les studios Bungie ont été rachetés. Cet autrefois fidèle acolyte de Microsoft est ainsi passé à l'ennemi pour plus de 3 milliards de dollars. Une valeur sur-estimée, selon nombre d'observateurs, due au prix payé par le rival pour les créateurs de Warcraft. Par la suite, c'est BluePoint Games qui a fait les frais de l'appétit d'ogre de Sony.
Jeff Grubb says the rumored big Sony PlayStation Acquisition is bigger than Kojima Productions #PS5 pic.twitter.com/VsA1VsWGjq
— THE RED DRAGON 🔺 (@TWTHEREDDRAGON) April 14, 2022
Pourtant, la firme en charge de la construction des PS5 n'a pas dit son dernier mot. Selon bon nombre d'insiders, une annonce se préparerait, en coulisses. Plusieurs critères, indices même, ont été divulgués sur l'identité de l'heureux élu. Il s'agirait d'une entreprise japonaise, en proie à de gros soucis de gestion en interne, disposant d'un catalogue particulièrement important.
L'acquisition d'une telle cible serait du pain béni pour Sony, qui doit à tout prix se renforcer pour rivaliser avec Microsoft. Depuis ces annonces, plusieurs potentielles proies ont été susurrées : FromSoftware, Bandai Namco, Konami, ou encore Kojima Productions.
Entre dénégations paresseuses, absence de réponses et démenti vigoureux, les réponses peinent parfois à convaincre. En tous les cas, l'été devrait se montrer agité du côté de Sony. Idéal, en vue de l'instauration du backlog pour les futures adhésions au Playstation Plus nouvelle génération.
Quel degré de crédibilité pour le rachat d'un studio par Sony, selon les concernés ?
On fait le point sur les différentes rumeurs ayant émaillé Internet quant à un éventuel rachat d'un studio correspondant aux indices laissés par les insiders. Développeur après développeur, quel est le pourcentage de chance que les pairs de From Software, Bandai Namco, Square Enix et Konami soient acquis par Sony ?
Non, Kojima Productions n'appartiendra pas à Sony
Il a fallu d'une bannière pour que la Toile s'embrase. Après avoir fait paraître le personnage central de Death Stranding sur une bannière réservée aux héros Playstation, Sony a soufflé un vent de rumeurs sur le devenir de Kojima Productions.
Créé suite au départ du créateur de la saga Metal Gear Solid de Konami, ce studio de développement entretient des liens très étroits avec Sony. L'entreprise japonaise avait d'ailleurs financé en grande partie Death Stranding, lequel était de prime abord exclusif à la Playstation 4.
Depuis, le jeu de Kojima Productions est également apparu sur PC ; plus encore, son édition Director's Cut apparaît désormais dans les catalogues Steam, Epic Games Store et Humble Bundle. Pour faire taire les rumeurs, Hideo Kojima a publié un tweet évocateur. Mieux vaut tuer les rumeurs dans l'œuf plutôt que de souffler sur les braises de l'incendie : non, Kojima Productions ne sera pas racheté par Sony.
I'm sorry for the misunderstanding, but KOJIMA PRODUCTIONS has been and will continue to be an independent studio. https://t.co/2M0n4ogRaa
— HIDEO_KOJIMA (@HIDEO_KOJIMA_EN) April 15, 2022
Le créateur a trop à perdre en vendant sa récente liberté, et Sony est à la recherche d'un studio offrant de meilleures perspectives d'avenir. Next, donc.
Pourcentage de chance de rachat par Sony : 0%
Capcom ne risque pas de rejoindre les rangs du créateur de la Playstation
Capcom dispose d'un catalogue des plus conséquents, et ses accointances avec Sony n'ont cessé d'être prouvées au gré des années. Toutefois, rappelons qu'à l'occasion, l'éditeur basé à Osaka n'a pas hésité à s'en laisser conter par la concurrence. Les exclusivités initiales de la Game Cube pour Resident Evil 4, Viewtiful Joe ou encore Okami en font foi.
Si l'éditeur semblait au plus mal au début des années 2010, il a depuis su redresser brillamment la barre. La saga Resident Evil surfe encore sur le succès du septième épisode et du remake du second, en dépit de résultats peu convaincants pour les itérations les plus récentes ; Monster Hunter est reconnu par le grand public et a bénéficié d'une adaptation au cinéma ; Devil May Cry 5 a redoré le blason du chasseur de démons Dante. Et surtout, la future sortie de Street Fighter VI permet à Capcom de voir l'avenir sereinement.
À l'heure actuelle, il n'y a guère de mouron à se faire quant à un éventuel rachat de Capcom par Sony. La firme japonaise est trop importante, recycle plus judicieusement que par le passé ses licences, et sait varier les plaisirs en sortant ses jeux sur Switch, Xbox, et PC, en plus des consoles Playstation. Contrairement à Activision Blizzard à l'époque, aucune controverse n'est à signaler dans les coulisses. La rumeur n'est en aucun cas fondée.
Chances de rachat par Sony : 5%
Japonais mais pas près d'être racheté : Bandai Namco échappe à Sony
Autre studio particulièrement important dans les années 90-2000, Bandai Namco a, avouons-le, perdu de sa superbe. Cependant, il peut compter sur l'exploitation de nombreuses licences pour s'extirper de mauvaises passes.
À ce titre, rappelons que l'éditeur adapte énormément d'anime et mangas en jeux vidéo, plus qu'aucune autre entreprise dans ce secteur. One Piece, Dragon Ball, Naruto, Gundam, Sword Art Online : autant d'immenses noms fort appréciés par les amateurs de japanimation.
Son acquisition pourrait, à cet égard, faire un parfait complément à ce que propose actuellement Sony. Ce dernier a racheté Crunchyroll, plateforme de vidéo à la demande spécialisée dans le manga. Posséder à la fois les moyens de diffuser des anime, et celui d'en créer les adaptations donnerait les pleins pouvoirs à Sony en matière de japanimation.
Néanmoins, force est de constater que Bandai Namco a encore un pedigree réellement imposant dans le milieu du jeu vidéo. Son chiffre d'affaires n'est pas catastrophique, et aucune controverse ne se fait entendre dans ses rangs. Récemment, il a même pu compter sur l'édition du bestseller Elden Ring, développé par FromSoftware, autre cible supposée de Sony. Et justement...
Évaluation de la rumeur de rachat par Sony : 15%
Certes doté d'exclusivités Playstation, peu de chances pour que FromSoftware soit racheté par Sony
FromSoftware, justement, parlons-en. Autrefois développeur assez mineur, essentiellement reconnu pour ses jeux Armored Core, King's Field, voire Otogi pour la Xbox, l'entité a trouvé, grâce à son désormais président, un filon pour marquer l'histoire du jeu vidéo.
Qui n'a pas entendu parler des Soulslike, démocratisés par la trilogie Dark Souls, mais également par Elden Ring ? Les titres, réputés comme étant ardus à maîtriser, ont participé à l'incroyable avènement de FromSoftware dans le milieu du jeu vidéo. Par ailleurs, l'entreprise tokyoïte a vu ses jeux édités par divers éditeurs : Bandai Namco (Dark Souls, Elden Ring), Activision Blizzard (Sekiro : Shadows Die Twice)... et Sony.
C'est un fait, FromSoftware et les créateurs de la Playstation entretiennent des relations étroites. Rappelons que le premier Soulslike, Demon's Souls, est paru en exclusivité sur PS3. Le manque initial de succès a motivé l'absence de publication du titre à l'extérieur de l'archipel nippon, favorisant ainsi la recherche d'autres développeurs pour les futurs projets de FromSoftware.
Néanmoins, les deux entreprises ont remis le couvert avec Bloodborne et ses DLCs, exclusifs à la PS4. Hidetaka Miyazaki, dirigeant de FromSoftware, s'est lancé dans le jeu vidéo suite à la découverte de Ico et Shadow of the Colossus. Cet aspect aurait de quoi laisser la porte ouverte à un rapprochement. Toutefois, FromSoftware semble avoir trop le vent en poupe pour véritablement considérer un rachat de Sony comme une solution viable.
Évaluation des possibilités de rachat : 25%
À lire aussi : le test de l'excellent jeu vidéo Elden Ring.
Square Enix : Sony gâté avec un sacré catalogue si le rachat se concrétisait
Le meilleur représentant du J-RPG est dans une dégringolade improbable depuis quelques années. Incontestablement, Square Enix, qui faisait auparavant la pluie et le beau temps sur le jeu vidéo, a perdu de sa superbe. La faute à plusieurs éléments : des investissements malavisés, des jeux particulièrement décevants, et des licences mal exploitées.
Dans le seul domaine du jeu de rôle, Square Enix regroupe certaines des plus grandes licences du J-RPG. Jugez du peu : Kingdom Hearts, Dragon Quest, Final Fantasy, Bravely Default, Nier Automata, Star Ocean. Pourtant, chacune d'entre elles a perdu de son luisant au fil du temps.
Les investissements externes ramènent des résultats décevants, comme celles issues du rachat d'Eidos. La dernière trilogie Tomb Raider a, dans l'ensemble, déçu ; Deux Ex Mankind Divided n'a pas rencontré son public et se termine sur un frustrant cliffangher ; et que dire de la licence Hitman, excellente en termes de qualité, mais peu rémunératrice ?
Pour pallier cela, Square Enix ne peut même pas s'appuyer sur les nouvelles licences, comme Balan Wonderworld, ou le cuisant échec Babylon's Fall. L'urgence est de mise, comme le prouvent les annonces, coup sur coup, de Final Fantasy XVI et Kingdom Hearts 4, et d'un énième reboot de Tomb Raider sous Unreal Engine 5.
Des épisodes qui auront une valeur de test ultime avant, peut-être, de crédibiliser un éventuel rachat de Square Enix par Sony. Ce dernier mettrait la main sur l'un des catalogues de jeux les plus convoités du marché.
Évaluation de la rumeur : 35% de crédibilité
Castlevania, Silent Hill, Metal Gear Solid : le rachat de Konami a des chances de se faire
Serait-ce le jackpot ? Konami est un studio autrefois prestigieux de jeu vidéo, fort de licences iconiques. Et puis, patatra. Un changement de direction le départ d'un des plus grands noms du marché, et l'entreprise ne cesse de s'enliser.
Désormais convertie en éditeurs de remake et de pachinko, Konami dispose néanmoins de chiffres avantageux pour son CA. Pourtant, nombreux sont les bruits de couloir à révéler des dissensions en interne, des problèmes pour avancer sur des projets, et peut-être des soucis plus profondément ancrés dans la gestion de la firme.
Il n'en fallait pas plus pour que les rumeurs fassent part d'un intérêt de Sony pour racheter Konami. Pour le constructeur de consoles, ce serait une prise incroyablement belle. Castlevania, Metal Gear Solid, Silent Hill, eFootball, Contra, Bomberman, Dance Dance Revolution, Suikoden ; une liste de licences dormantes qui fait indéniablement rêver.
La transaction aurait un coût certain. Cependant, c'est, à dire vrai, la rumeur la plus à même de se concrétiser. Par ailleurs, avec ce levier-là, Sony pourrait raffermir ses liens avec Hideo Kojima, que l'on sait nostalgique de son héros emblématique, Snake, et désireux de poursuivre l'aventure horrifique après le camouflet Silent Hills.
Avec ce rachat, Sony s'offrirait une arme de poids face aux investissements dispendieux de Microsoft. Et, cela va sans dire, une proposition bien plus intéressante que ne peut l'être Bungie à l'heure actuelle.
Évaluation de la rumeur : 65% de chances de concrétisation.