Décidément, l'heure est au mercato dans le jeu vidéo. Depuis quelques mois, les nouvelles de rachat ou d'investissements en tous genres ne cessent d'affluer. Après Activision Blizzard, Bungie, BluePoint Games, voilà qu'on parle d'Ubisoft. Le studio français est, à l'image de la première citée, l'un des ténors du jeu vidéo. Fort de licences extrêmement importantes, l'éditeur pourrait être cédé à des fonds américains.
Le plus grand éditeur français du jeu vidéo bientôt racheté par des fonds américains ?
Après le spectaculaire rachat d'Activision Blizzard par Microsoft pour la modique somme de 63 milliards de dollars, les investissements dans le jeu vidéo semblent s'être emballés. Preuve en sont les différentes acquisitions effectuées par Sony : Bungie, puis BluePoint Games, et la liste n'est apparemment pas près de s'arrêter. Konami, Square Enix, ou FromSoftware : qui sera la prochaine cible du constructeur de la Playstation ?
Cependant, il n'est pas question ici d'une entreprise japonaise, pas davantage qu'américaine par ailleurs. Le très franco-français (et, bon, québécois, aussi) UbiSoft pourrait se voir racheté prochainement. Bloomberg a divulgué cette information il y a quelques jours, expliquant que plusieurs fonds d'investissement américains évalueraient actuellement le potentiel de l'éditeur.
Parmi les firmes intéressées se trouveraient Blackstone Inc et KKR & Co. Néanmoins, à l'heure actuelle, aucune négociation sérieuse ne serait menée. La volonté des actionnaires d'Ubisoft à vouloir vendre l'entreprise est pour le moment obscure. L'un des trois plus grands éditeurs indépendants du moment a décliné toute invitation à commenter.
Quand bien même, l'éditeur se déclare parfaitement placé pour capitaliser sur de futures opportunités afin de se développer davantage dans le secteur du jeu vidéo. Rappelons qu'en 2017 et 2018, Ubisoft avait été la cible de Vivendi, l'entreprise de Vincent Bolloré. Cette dernière avait dû revendre ses parts au sein de l'éditeur après sa tentative ratée d'OPA hostile.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas la première fois qu'Ubisoft se retrouve au centre de rumeurs de rachat. Au moment de l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft, la Toile établissait l'éditeur français comme parfaite cible de l'appétit dantesque de l'entreprise jadis gérée par Bill Gates.
Ubisoft : un rachat record pour l'éditeur d'Assassin's Creed, Far Cry et Rayman ?
Si jamais la transaction se faisait, elle pourrait afficher un prix record dans l'industrie du jeu vidéo. Le précédent est établi à 63 milliards de dollars, comme dit précédemment. Cependant, Ubisoft affiche une gamme de licences reconnues par le grand public. Certes, rendons à la désormais filiale de Microsoft ce qui lui appartient ; World of Warcraft, Warcraft, Diablo, Call of Duty, Heartstone, Guitar Hero, Spyro et Crash Bandicoot sont de très grands noms du jeu vidéo.
Simplement, Ubisoft n'est pas non plus dépourvu en licences prestigieuses. Parmi celles-ci, on peut ainsi citer Far Cry, Assassin's Creed, Rayman, Watch Dogs, Just Dance, Splinter Cell, Trials, Prince of Persia, les Lapins Crétins ou encore les jeux Tom Clancy. Contrairement à l'éditeur américain toutefois, Ubisoft a deux atouts dans sa poche.
D'une part, ses licences ont bénéficié d'une grande exposition auprès du grand public par le biais d'adaptations cinématographiques. Prince of Persia, Far Cry, et Assassin's Creed ont ainsi eu un certain succès au box-office grâce aux salles obscures. La division Ubisoft Film & Television travaille sur d'autres itérations des franchises pour les petits et grands écrans.
D'autre part, Ubisoft possède des studios mieux répartis à une échelle internationale, lui permettant de travailler sur de très nombreux projets simultanément tout en touchant différentes cultures locales.
Il est un aspect qui pourrait largement influencer la balance commerciale. Là encore, comme Activision Blizzard il y a quelque temps, Ubisoft est au centre de nombreuses polémiques. Misogynie, harcèlement moral et sexuel, culture du crunch ; autant d'éléments ayant filtré il y a deux ans au sein de témoignages d'anciens et actuels employés.
Depuis, l'éditeur français assure avoir lancé de grandes démarches pour assainir la vie professionnelle de ses salariés. Cela n'a toutefois pas empêché la valeur en bourse d'Ubisoft de chuter de 41% en 2021. À l'heure actuelle, la valeur de l'entreprise est évaluée à 4,8 milliards d'euros, soit peu ou prou le prix dépensé par Sony pour s'attribuer les licences de Bungie.