Un classement des jeux Metal Gear, mais pour quoi faire ? Parce que, mesdames, messieurs, il s'agit d'une licence absolument culte, qui rayonne aujourd'hui encore en dépit d'une actualité assez mince.
Laquelle est à peine ravivée par la sortie d'une compilation un peu paresseuse, un peu opportuniste, mais évidemment essentielle pour qui souhaite redécouvrir l'histoire de la saga, de Snake et Big Boss. Comment sont classés les différents Metal Gear ?
Le classement des jeux Metal Gear canoniques
À la faveur de la sortie de Metal Gear Solid : Master Collection Volume 1 (merci le titre), il nous a semblé utile de revenir sur une saga de légende. À noter que tous les jeux ne sont pas compris dans la compilation, du moins son volume 1.
Les épisodes Peace Walker, Guns of the Patriot, Ground Zeroes et Phantom Pain n'en font pas partie. Ce qui ne vous empêche pas de profiter de ce classement des jeux Metal Gear canoniques pour en saisir les qualités et défauts.
Le début de la saga et du classement avec Metal Gear sur MSX, dès 1985
La nation militaire d'Outer Heaven menace le monde libre. Son arme nucléaire bipède et autonome, Metal Gear, permet de tirer un missile nucléaire depuis et vers n'importe quelle position du globe. Sous pression, les forces secrètes américaines envoient l'un de leurs jeunes éléments, Solid Snake, s'infiltrer à Outer Heaven.
Sous les ordres de la légende Big Boss, le rookie va devoir faire ses preuves. À quel prix ?
Pourquoi c'est quand même un jeu sympa, et historique
Impressionnant à quel point le premier Metal Gear instaure les bases de la série. Entre l'infiltration, le carton, les objets à utiliser pour détecter des mines ou se prémunir des gaz toxiques, et j'en passe : l'ADN de la franchise de Hideo Kojima est déjà là.
L'histoire tourne même vers le nanar, par l'entremise des communications CODEC d'un Big Boss qui font rire par leur côté "papy gâteux qui oublie les informations".
Une véritable prouesse pour la MSX, et un sacré coup de maître pour le créateur qu'est déjà Hideo Kojima.
Les raisons qui en font le dernier du classement Metal Gear
On ne va pas se mentir : Metal Gear sur MSX a sacrément vieilli. Alors, oui, les graphismes aussi, certes, mais ils n'enlèvent rien à la lisibilité de l'action, et ne sont pas un frein véritable à son appréciation. C'est davantage au niveau de la progression que le bât blesse.
Il est en effet très compliqué de savoir où se trouve le costume de garde, par exemple. Par ailleurs, l'impossibilité de porter un masque ET une carte risque de faire s'arracher les cheveux à bon nombre de joueurs. Sans même parler d'avoir à essayer chaque carte pour chaque porte. Sans aucune indication préalable.
Et le codec, on en parle ? Pendant que Diane est occupée à faire du shopping (véridique) et n'est pas disponible la plupart du temps, Big Boss n'arrête pas d'omettre des informations, lorsqu'il pense à répondre aux sollicitations. Bon, ça tombe sous le sens vu le déroulé du jeu, mais ne manque pas d'agacer et de faire rire sous cape.
Des choix qui contraignent le "confort de jeu", et justifient cette dernière place au classement des jeux Metal Gear.
Note : 5,5/10
Évitez les versions NES de Metal Gear 1 et 2
Des versions NES existent pour Metal Gear. Celles-ci n'ont cependant pas été supervisées par Hideo Kojima. Le premier est un portage de piètre qualité ; le second un jeu de piètre qualité, inédit, mais pas canon. Si ces versions figurent dans la MGS Master Collection Volume 1, on vous recommande chaudement de vous concentrer sur les épisodes canon cités dans ce classement.
Metal Gear Solid IV : Guns of the Patriot, le faux mauvais élève du classement
Un Solid Snake vieilli, et affaibli par ses gênes dégénérescentes doit remettre son costume d'agent infiltré. C'est le sort du monde entier qui repose sur ses épaules. Un véritable tour du globe l'attend, puisque la légende sera dépêchée sur plusieurs champs de bataille. Jusqu'à revenir à d'anciens théâtres d'exploits, qui ont tout changé pour lui. Vers une fin inéluctable ?
Une fin en queue de serpent pour la saga Metal Gear Solid
Assurément le jeu le plus versatile en termes d'environnements et de gameplay, Metal Gear Solid 4 est surtout le plus long et exaspérant.
Bon sang, ces cinématiques qui durent des plombes, ce bavardage au codec de tous les instants. Comme si Hideo Kojima, conscient des critiques adressées à sa série, avait décidé de pointer son majeur vers le public et de n'en faire qu'à sa tête.
MGS 4 est exclusif à la PS3, ce qui en fait l'un des épisodes les moins renommés. Ce n'est pas le seul élément justifiant cela. Il s'agit surtout de l'épisode du fan service ultime, inaccessible aux joueurs néophytes de la franchise. On a jamais vu autant de résurrections depuis la Nuit des Morts Vivants.
Le pire ? La fameuse fin promise à un personnage central se passe hors-champ.
Frisson, nostalgie et affection du désespoir pour l'ultime MGS
On aura beau faire les insensibles : impossible, pour qui a joué à la franchise depuis l'épisode PS One, de ne pas frissonner en parcourant Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriot.
L'amoncellement de références, le surplus de fan service fait, qu'à un moment ou un autre, le barrage lacrymal cède. Pour cela, le retour à Shadow Moses ne peut que faire son effet. Ainsi que la lutte à mains nues contre un éternel rival, rythmée par différents thèmes musicaux de la franchise.
En outre, Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriot offre l'un des commentaires politiques les plus saillants dans la saga. Non, tout ce bavardage n'était pas uniquement vain. Certaines observations sur l'évolution de la géopolitique, la prégnance des intérêts privés résonne plus que jamais à notre époque.
En termes de gameplay, on remerciera les développeurs d'avoir élargi le spectre de vision. La caméra n'est plus placée en haut, et laisse place à une bien meilleure visibilité des zones à parcourir. Un confort essentiel, compte tenu des péripéties vécues en jeu.
Le jeu comporte des moments de bravoure et de fulgurance. Rien que ce générique de début, où l'on zappe entre des programmes télévisés, laisse sur le séant. MGS 4 n'est peut-être pas un adieu à la hauteur de la légende, mais il n'en demeure pas moins une expérience mémorable.
Note : 6/10
Quand y en a plus, y en a encore
MGS 4 : Guns of the Patriot est le firmament de l'épopée de Solid Snake. Cependant, il ne constitue pas le dernier jeu dans la chronologie. Dans un autre registre, Metal Gear Rising : Revengeance, très bon jeu d'action mettant en scène Raiden clôt la chronologie de la saga.
Metal Gear 2 : Solid Snake avait tout pour plaire dès 1990 sur MSX
Zanzibar Land est une nation contrôlée par un groupe de mercenaires rompus au combat. Ceux-ci enlèvent le biologiste Kio Marv, ayant conçu un procédé permettant de révolutionner l'industrie pétrolière.
Pour remédier à la situation, le commandant de Fox Hound, Roy Campbell, fait appel à Solid Snake. Celui-ci devra faire preuve de discrétion en s'infiltrant à Zanzibar Land. Et ne pas s'étonner s'il y croise d'anciennes relations devenues des ennemis mortels.
Les prémisses d'une révolution de l'infiltration
Si Metal Gear premier du nom avait posé les bases du gameplay, Metal Gear 2 : Solid Snake améliore tous les aspects. Trois années séparent les deux jeux, mais c'est un gouffre en termes de possibilités.
Auparavant limité à la course, aux tirs et au coups de poing, Snake peut désormais s'accroupir et ramper. Un panel de mouvements qui permet de se dissimuler plus aisément, de jouer sur la verticalité des environnements, et d'entrer dans des conduites d'aération.
L'intelligence artificielle des ennemis est largement revue à la hausse. Avec un prisme de vue limité à la ligne droite naguère, les adversaires profitent désormais d'une vision à 45°. Cela permettra d'éviter les situations ubuesques du premier opus.
Plus ambitieux scénaristiquement, Metal Gear 2 : Solid Snake porte un peu plus le sceau d'Hideo Kojima.
La plupart des thématiques abordées par la suite le sont déjà ici, avec la place de la violence militaire dans la société, et la présence, évidemment, d'une menace ultime, consacrée à travers l'arme qu'est Metal Gear. Snake est un peu moins seul, puisque désormais, le codec est mis davantage à contribution. Oui, Diane en a fini avec son shopping (soupir).
Les graphismes se sont grandement améliorés également, à tel point que le fossé entre les deux premiers épisodes laisse perplexe, puisqu'ils tournent tous deux sur la même console.
Metal Gear 2 est l'épisode qui préfigure le plus l'avenir de la saga. On y reviendra, mais il suffira de porter ce gameplay en 3D pour accoucher d'un chef-d'oeuvre. Ce qui lui vaut une très belle place dans ce classement.
Pourquoi il n'est pas plus en haut du classement
Metal Gear 2 : Solid Snake est souvent ignoré par les joueurs, et pour cause ; l'expérience constitue une base conséquente sur laquelle les épisodes suivants vont structurer le futur de la saga.
Pièce essentielle du généreux gâteau narratif conçu par Konami et Hideo Kojima, le jeu MSX n'en demeure pas moins cela : une base. Tous les jeux suivants gommeront ses légères approximations, et amélioreront l'expérience ludique.
En l'état, MG 2 : Solid Snake est une petite pépite qui, grâce à ses graphismes maîtrisés, n'a pas trop vieilli. Son gameplay est encore d'actualité, et on recommande chaudement aux amateurs de ne pas passer à côté. Comme le rédacteur de ces lignes, jusqu'à présent. Gloups.
Note : 7/10
Faute avouée... ?
Peut-on parler de jeu vidéo sans y avoir joué ? C'est la très bonne question que s'est posée le rédacteur de ces lignes au moment d'aborder Metal Gear 2 : Solid Snake sur MSX. Cela ne saurait tarder, toutefois, mais sachez que l'appréciation de ce titre s'est fait en comparant plusieurs sources d'autorité. Il s'agit du seul jeu de ce classement qui n'a pas été parcouru de bout en bout, promis !
Un excellent jeu portable avec Metal Gear Solid : Peace Walker
Pourquoi c'est le chaînon manquant essentiel aux épisodes numérotés ?
Metal Gear Solid : Peace Walker est assurément l'épisode canonique le plus mésestimé de la franchise. Et pour cause : il est sorti en premier lieu sur la regrettée PSP, console portable de Sony. Cela constitue l'une de ces limites, mais ne doit pas dissimuler ses nombreuses qualités.
Se situant entre Metal Gear Solid 3 et V, il tire parti de l'expérience du premier tout comme il préfigure les meilleures idées du second. Pouvoir recruter des ennemis en les envoyant sur la Mother Base, grâce à des ballons Fulton, et ainsi améliorer la qualité de sa milice est déjà instauré ici.
Par ailleurs, MGS Peace Walker bénéficie d'une histoire plus complexe qu'il n'y paraît, faisant honneur à l'héritage de la saga. Ses personnages secondaires, comme Paz, Chico, Huey Emmerich ou encore Kazuhira Miller tiendront d'ailleurs des rôles importants par la suite, provoquant même les événements de Phantom Pain, pour l'une d'entre elles.
Un indispensable pour tout amateur de Metal Gear Solid, qui figure ainsi en bonne place dans ce classement. À noter, sa présence dans la MGS HD Collection parue sur PS3 et 360. Et probablement dans la future Metal Gear Solid : Master Collection Volume 2.
La seule limite, c'est son aspect portable
Peace Walker est sorti sur PSP. Évidemment, cela se ressent sur de nombreux points.
Sans lui enlever aucune de ses innombrables qualités, les esprits les plus chafouins pourront regretter ainsi le caractère exigu des zones. Loin du semi monde ouvert de MGS V, ou des espaces plus larges à visiter dans Snake Eater, Peace Walker est par trop scindé en séquences qui, si elles se prêtent parfaitement au jeu portable, peuvent lasser sur consoles de salon.
En dépit d'une réalisation franchement impressionnante pour la Playstation Portable, cet épisode de la franchise de Konami est évidemment moins cinématographique que les autres. Bon nombre de cut-scenes sont des plans fixes dessinés, se dévoilant comme une bande-dessinée.
Ne vous y trompez pas toutefois. En dépit de sa cinquième place au classement des meilleurs jeux Metal Gear, Peace Walker est une expérience des plus plaisantes. Sur le seul plan narratif, il est compliqué de passer à côté tant son importance s'étire sur les épisodes ultérieurs.
Note : 7/10
Ah, si seulement Metal Gear Solid V Definitive Edition avait pu être terminé...
Paz et Chico sont enfermés par une mystérieuse organisation. Big Boss va essayer de les sauver. Sans se douter que dans le même temps, c'est toute l'infrastructure qui va exploser, et lui sombrer dans le coma.
Dix ans plus tard, notre protagoniste se réveille. Il va lui falloir recomposer ses troupes à partir de rien. Seul Revolver Ocelot l'accompagne. À la recherche de Kazuhira Miller, retenu captif en Afghanistan, Snake ne se doute pas de la menace qu'il va affronter. À lui de choisir son chemin désormais, livré à lui-même.
Nos insultes à Konami pour avoir arrêté le développement de Phantom Pain
Parfois, l'histoire du jeu vidéo vous dévoile de sacrées belles coïncidences. D'autres, plus amères, relèvent de la belle ironie. C'est le cas avec Metal Gear Solid V : Definitive Edition, le jeu qu'on adore aimer tout en soupirant de regret.
Sorti initialement en deux temps, avec Ground Zeroes en 2014, puis the Phantom Pain en 2015, le dernier sous-titre reflète parfaitement l'état de ce jeu. Ce cinquième épisode est amputé d'une partie considérable de son périple, qui aurait pu constituer l'expérience ultime de la saga.
En conflit avec son éditeur historique, Hideo Kojima a quitté Konami en plein développement. L'entreprise a alors coupé tout le dernier pan, dévoilant un nouveau territoire, et mettant un terme au périple du protagoniste. Normalement, cette partie amputée aurait dû tisser des liens forts avec les épisodes MSX (la présence de Master Miller), voire PS One (l'émergence de Liquid Snake).
Plutôt que ce dernier tour de piste coupé au montage, Konami a alors poussé pour redoubler de missions supplémentaires. L'intérêt ? Optimiser une durée de vie qui n'en demandait pas tant. Le problème ? De nombreux doublons, à effectuer avec des conditions. Rien à voir avec une fin en apothéose. Et pourtant, Metal Gear Solid V : the Definitive Edition est un épisode fascinant, envers et contre tout.
Oh oui, il y a un autre défaut. Le costume de Quiet. Non mais franchement. Celui-là, pour le coup, il est pour toi, Hideo.
Le meilleur jeu vidéo Metal Gear Solid, tout simplement
D'ordinaire, la sortie de chaque épisode majeur de Metal Gear Solid constitue un événement. Son cinquième épisode est loin d'avoir bénéficié de cette attente. Étonnant, tant le jeu constitue un aboutissement en termes de gameplay et de jeu vidéo pour la série.
On a souvent reproché à Hideo Kojima son penchant pour les bavardages sans fin. Après la purge MGS 4, le réalisateur semble enfin avoir pris en compte ces considérations.
L'aboutissement, c'est Metal Gear Solid V : the Definitive Edition. Un jeu bac à sable, hyper jouable, rempli d'idées de gameplay super intéressantes. Le concept d'infiltration cher à la série trouve ici son achèvement le plus complet, avec des myriades de possibilité pour entrer dans les bases et camps rencontrés en Afghanistan ou en Afrique.
La narration est certes toujours poussive, relayée par le biais de cassettes, mais celle-ci peut se parcourir à tout moment, de manière éclatée, voire en pleine action. Cependant, pour cela, on vous recommande Take on Me, de a-Ha, ou The Man who Sold the World, de David Bowie. La bande originale de cet opus est incroyable.
En dépit de son aspect bac à sable, Metal Gear Solid V : the Phantom Pain possède des moments de bravoure mémorables. Ainsi qu'une fin remettant en question tout ce que l'on pensait de l'histoire de la saga. Un coup de maître, qui malheureusement est inabouti. Parfait dans son inachèvement, finalement.
Note : 7,5/10
Survivre à tout prix
Quelques années plus tard, l'équipe survivante a sorti Metal Gear Survive. Le jeu n'est pas réussi, pas canon, mais distille des messages révélateurs sur l'ambiance au sein de Konami. On vous conseille cette vidéo pour en apprendre plus.
En 1999, la révolution Metal Gear Solid sur PS One
L'unité de combat Fox Hound prend le contrôle de la base militaire située sur l'île de Shadow Moses. Les insurgés réclament les restes de Big Boss et un milliard de dollars, sans quoi ils effectueront un tir nucléaire à l'aide du nouveau modèle de Metal Gear.
Le vétéran Solid Snake est sorti de sa retraite pour affronter son ancestral ennemi bipède et nucléaire. L'infiltration est la clé ; personne ne doit le reconnaître. Sur place, il va vite se rendre compte qu'il était plus qu'attendu. L'heure des Enfants Terribles a sonné.
Les raisons pour lesquelles Metal Gear Solid de PS One n'est pas plus haut dans le classement
À une époque où Crash Bandicoot et Tomb Raider faisaient l'actualité de la PS One, voir débarquer Solid Snake sur PS One était un événement. Jeu mémorable pour de nombreux joueurs, il possède quelques défauts qui entravent évidemment son positionnement dans ce classement des jeux Metal Gear.
S'il faut être honnête, rares sont les mécaniques de gameplay qui n'avaient pas été expérimentées dans les épisodes MSX. À la manière de Breath of the Wild, l'épisode PS One est avant tout une mise en application de ces principes à une échelle en trois dimensions.
Comparez la structure du premier Metal Gear avec cet épisode 3D : les points communs sont conséquents. Metal Gear Solid n'invente rien, mais à tout à créer, finalement. Ce qu'il fera bien, comme indiqué dans la partie suivante.
Pour le reste, on ne va pas se mentir. En dépit de ses nombreuses qualités relevées à l'époque, MGS souffre évidemment de son âge. Les modèles 3D ne sont pas très précis ; la caméra sur le haut et l'impossibilité de tirer à la première personne sont également des freins à son appréciation moderne.
L'écriture souffre également dans les trop nombreuses conversations. Hideo Kojima souhaite toucher à de nombreuses thématiques, aborder plein de questions, et se révèle trop souvent verbeux pour pas grand chose.
Une petite mention également pour le doublage français. Il fait partie de la légende, et a été heureusement inclus dans la compilation moderne. Enregistré dans des conditions déplorables, il n'est aucunement à reprocher aux doubleurs professionnels l'ayant effectué. Néanmoins, reconnaissons que "Tu veux qu'on s'tire l'oreille ?" ou "Fais moi sentir vivant, Guyaaaaaaaaaah" ne rendent pas honneur à l'ambiance sérieuse et dramatique voulue par l'histoire.
Pourquoi ça reste l'un des meilleurs MGS
Troisième de ce classement de la série Metal Gear, l'unique épisode sorti sur PS One est une référence incontournable de la console et du jeu vidéo en général.
Parvenant à concilier les éléments de gameplay instaurés avec les épisodes MSX avec une histoire mature d'espionnage remarquablement pensée, la sortie du jeu en 1998 a été une déflagration. C'est par ce biais que Hideo Kojima a été établi en tant que l'un des premiers auteurs de jeu vidéo.
Les séquences mémorables sont légion, grâce à un volet cinématographique particulièrement maîtrisé. Ahurissant, de penser que ce jeu a été fait sur une console 32 bits, tant l'architecture et le game design sont en avance sur leur temps.
Surtout, Metal Gear Solid excelle dans un domaine qui sera bien plus pauvre par la suite : les boss. Chacun bénéficie d'une écriture particulière, permettant de mieux cerner leur psychologie et leurs motivations. Il est facile de lâcher une larme sur les morts de Sniper Wolf, voire de Psycho Mantis. Ce dernier faisant d'ailleurs bonne présence au classement des meilleurs boss de l'histoire du jeu vidéo, tout simplement, grâce aux nombreux artifices présents durant la confrontation.
S'il est présent dans les défauts du jeu, le doublage français est également une qualité. Aujourd'hui, plus de 20 ans après sa sortie, difficile de ne pas sourire de nostalgie en entendant les discussions entre Snake et Vulcan Raven, par exemple.
Metal Gear Solid a aidé à la considération du jeu vidéo auprès d'un nouveau public. Une pièce essentielle de la maturité d'un art, et un jeu qui se suffit amplement à lui-même. Brillantissime.
Note : 8/10
L'avant-gardiste chef-d’œuvre de la série pour Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty
Le héros Snake est devenu un terroriste suite à l'explosion d'un Tanker aux larges des côtes de New-York. L'événement, considéré comme une catastrophe écologique, est encore dans toutes les têtes lorsque, deux ans plus tard, le groupe des Fils de la Liberté prennent en otage l'infrastructure Big Shell.
Leur chef, Solidus, troisième clone de Big Boss, est entouré par des experts des affrontements militaires. Les services secrets dépêchent sur place le novice Raiden, seulement entraîné dans des simulations virtuelles. Dans le Big Shell, les choses s'enveniment, et les apparences sont plus trompeuses que jamais.
Pourquoi Sons of Liberty est l'un des meilleurs Metal Gear Solid
Certainement l'épisode le plus attendu de la franchise en son temps, Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty est parvenu à jouer de cette hype.
De l'inclusion d'une démonstration dans le jeu Zone of the Enders produit par Kojima, ayant largement aidé aux ventes de ce titre de niche, jusqu'au changement de personnage principal, en passant par le soin porté aux détails les plus insignifiants : MGS 2 est le résultat d'une communication parfaitement calibrée.
Pour se donner des armes à la hauteur de ses ambitions cinématographiques, cet épisode s'offre les services d'un prestigieux compositeur. Nul autre que Harry Gregson-Williams. Difficile de faire plus épique que cette introduction.
Son histoire parvient à filer le propos de Metal Gear Solid, tout en étoffant ses thématiques. La galerie de personnages, de Raiden à Rose, en passant par Emma (certes horripilante), est très bien pensée. De plus, Kojima se permet un twist improbable, renversant le héros principal au quart du jeu. Cette perspective permet de voir Solid Snake de l'extérieur, ainsi qu'il est considéré par l'univers de Metal Gear Solid : un vétéran, un survivant, un héros.
Jouable, généreux dans son approche de l'infiltration avec de nouveaux éléments comme les casiers dans lesquels s'immiscer, MGS 2 est également l'un des premiers jeux au discours méta particulièrement bien mené.
En rejouant les événements de Metal Gear Solid premier du nom, puis en faisant éclater la bulle narrative dans une débauche de discours absurdes sur la fin du jeu, le jeu permet au joueur de prendre conscience des démarches de manipulation qu'il applique sur son protagoniste, et que lui-même subit en étant piégé dans une structure narrative déterminée.
Philosophique, brillant techniquement, mémorable, Sons of Liberty est d'un avant-gardisme rare qui a donné ses lettres de noblesse à la série. Et un peu plus consacré la franchise MGS comme l'une des plus essentielles du jeu vidéo.
Pourquoi il n'est pas plus haut au classement
Bon, là on touche au subjectif. Pour réussi qu'il soit, Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty possède évidemment quelques défauts. Qui le rendent à la fois plus humain, donc plus touchant.
Il faut évidemment revenir sur la logorrhée verbale qu'applique Hideo Kojima sur quasiment tous ses jeux. Cet épisode n'y fait pas exception, loin s'en faut. Dans une optique universaliste, l'écriture tente de faire des parallèles liés à la situation vécue par Snake et Raiden vers une réflexion plus sociale. Parfois ça marche. Seulement, quand ça se plante, on frise le ridicule.
En outre, les boss constituent une déception. Si Fortune et Olga Gurlukovich parviennent à surnager, que dire de Solidus ? Du ridicule de Fatman ? Et surtout, de Vamp, lequel se contente d'être... un vampire ? On est très loin de l'écriture dont avaient bénéficié les antagonistes dans l'épisode PS One.
Pour faire la fine bouche, la fin du jeu, précipitée, n'arrange rien à la chose. Peu de temps avant sa commercialisation, deux avions ont frappé les tours jumelles, le 11 septembre 2001. Un drame, qui a provoqué la coupe d'une cinématique qui avait peu ou prou le même déroulé. Résultat : le combat final se passe à Manhattan, en plein emplacement dévasté. Le souci : le joueur n'a aucune idée de comment son personnage s'est retrouvé là.
Ces quelques défauts n'empêchent pas Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty de figurer en seconde position de ce classement.
Note : 8/10
Le meilleur jeu du classement est Metal Gear Solid 3 : Snake Eater
Naked Snake, soldat d'élite de l'unité Fox Hound doit libérer le scientifique Sokolov. Ce dernier a conçu les plans d'une arme nucléaire surpuissante, le Metal Gear. Guidé par sa mentor, The Boss, l'agent spécial va tout faire pour retrouver sa cible.
Sans se douter une seule seconde que sa meilleure alliée est une traîtresse. Le laissant pour mort, les ennemis quittent la zone d'action, laissant une Guerre Froide plus que jamais proche de grandement se réchauffer. La Mission Vertueuse a échoué.
Faites place à l'opération Snake Eater. L'une des plus mémorables de l'histoire des services secrets, et le déclencheur d'événements qui s'étireront sur un demi-siècle.
Le Metal Gear Solid le plus cohérent de la saga : infiltration, espionnage, action, et survie
Contre toute attente, le troisième épisode de Metal Gear Solid, et le cinquième de la saga globale, n'est pas la suite du deux. Dans un tour de passe-passe dont il a le secret, Hideo Kojima se dévoue plutôt à explorer les racines de son histoire. En commençant par les origines de Big Boss.
Ce changement d'époque, trente ans avant les événements de Outer Heaven et quarante avant ceux de Shadow Moses vous fait peur ? Il permet au contraire de revenir aux bases de l'infiltration selon la franchise, en la jouant Rambo 2. En plus discret, heureusement.
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater mérite la première place de ce classement pour de multiples raisons. Pour la première fois, le titre nous fait vraiment vivre les affres d'une aventure aussi complexe physiquement. La gestion de la faim, de la fatigue et de la santé sont des coups de maître assez incroyables, à une époque où les jeux de survie et de craft n'étaient pas aussi présents.
Le récit conté par ce premier épisode chronologique parvient à justifier tous les choix scénaristiques esquissés jusqu'à présent. Snake Eater prend la forme d'une histoire ramassée, condensée, émaillée d'innombrables moments de bravoure, tout en filant des liens durables avec le futur et le passé de la série.
Une véritable prouesse d'écriture, qui résonne dans un personnage inconnu jusqu'alors : The Boss. Celle-ci fait office de mentor et de déclencheur à l'ensemble de la série. Bénéficiant d'un soin particulier, elle permet le combat le plus épique et poétique de la franchise.
Sans parler de son aspect plastique très avantageux, Metal Gear Solid 3 est certainement l'épisode le plus accessible, le plus condensé, et, par ailleurs, la meilleure expérience offerte par la franchise de Konami et Kojima.
Un serpent trop ambitieux pour son époque ?
S'il n'était pas entouré par une attente aussi importante que MGS 2, Snake Eater a su convaincre critique et public de sa proposition. Jusqu'à devenir, pour beaucoup, le meilleur Metal Gear Solid existant.
Pour toute expérience concluante, celle-ci n'en demeure pas moins imparfaite. Ses défauts, le dernier épisode sorti sur PS2 les doit essentiellement aux limitations techniques de la console. Généreux à l'excès, il ne se fait pas très lisible, la faute à une caméra vue de haut qui n'aide pas beaucoup à percevoir les ennemis.
Certes, la version Subsistence gommera en partie ce défaut. Il n'en demeure pas moins que Metal Gear Solid 3 : Snake Eater se fait exceptionnellement exigeant dans ses mécaniques, avec en ligne de mire le système de combat CQC. Le Close Quarter Combat est éminemment complexe, mais nécessitera d'investir une dizaine d'heures pour en tirer toutes ses subtilités, et les utiliser à bon escient.
A contrario, l'ergonomie liée au camouflage n'est pas maîtrisée. Si le système est intéressant, avoir à revenir dans les options pour calibrer son apparence afin de l'adapter au terrain et à l'environnement est éminemment fastidieux.
Finalement, ses défauts, MGS 3 les doit essentiellement à une ambition impressionnante pour l'époque. La franchise a toujours vu plus loin que son temps. Jamais le constat n'a été plus prégnant que pour Metal Gear Solid 3 : Snake Eater. Ce qui ne l'empêche pas de figurer en première place de ce classement.
Note : 8,5/10
De la difficulté de faire un classement des jeux Metal Gear Solid
Bon sang, qu'il est dur de faire un classement des jeux Metal Gear canoniques. Plusieurs raisons compliquent cette hiérarchie.
Chaque joueur a un amour pour un jeu Metal Gear spécifique
D'un côté, chaque joueur a une affection particulière pour certains jeux de la série. Un amour particulier, qui ignore parfois la lucidité au moment de choisir leur place. Pour votre humble serviteur, par exemple, le podium serait alors composé du cinquième opus en troisième position, puis du premier, et enfin du second. Et le quatrième épisode terminerait au pied du podium, c'est dire !
Toutefois, il faut être pragmatique au moment de classer les jeux de la franchise Metal Gear. Au-delà de toute subjectivité, certains sont bien plus cohérents que d'autres, et s'inscrivent dans une excellence qui souffre l'épreuve du temps. D'où le présent classement.
Coupes et arrêts de développement
En coulisses, la saga Metal Gear a souvent rencontré d'énormes problèmes. Une cinématique a été coupée au dernier moment pour MGS 2, provoquant une ellipse jamais complétée lors de la fin du jeu. De la même manière, Metal Gear Solid V : Phantom Pain n'a pas pu arriver au terme de son développement. Le jeu est ainsi tronqué d'un dernier acte, se situant sur un nouveau territoire. Seules subsistent quelques leaks de cinématiques sur Internet.
Des jeux avant-gardistes, trop ambitieux pour leur époque
S'il faut aller plus loin, bien des jeux sont trop ambitieux pour leur époque, mais instaurent de nouvelles données. Impossible de passer outre MGS 3, dont le volet infiltration et survie est un modèle du genre. Pour l'époque, son gameplay et sa caméra faisaient obstruction à une pleine appréciation. En somme : Metal Gear Solid 3 serait incroyable avec le gameplay du cinquième épisode.
Oui, c'est sûrement le concept de Metal Gear Solid 3 : Delta, le remake annoncé il y a quelque temps.
Ainsi, ne prenez pas ombrage à ce que votre épisode favori ne culmine pas vers les cimes de ce classement. Tous les Metal Gear sont de bons jeux, a minima. Tous ont quelque chose à dire de leur époque, que ce soit un commentaire social, ou un apport au jeu vidéo. La perfection n'est pas de ce monde, mais Hideo Kojima est régulièrement parvenu à la tutoyer.
Dans quel ordre jouer aux jeux Metal Gear canoniques ?
Vous avez déjà constaté à quel point il est difficile d'indiquer par quel épisode commencer, pour la saga Star Wars ? Avec Metal Gear, Hideo Kojima en remontre à Georges Lucas, y compris dans ce registre.
Deux écoles existent, comme souvent. La première recommandera de s'essayer aux jeux Metal Gear par leur ordre de sortie. Des parutions qui balaient presque trois décennies de jeu vidéo, sur neuf consoles. Voici le classement approprié pour cela.
Ordre de sortie | |
1987 | 1990 |
Metal Gear (MSX) | Metal Gear 2 : Solid Snake (MSX) |
1998 | 2001 |
Metal Gear Solid (PS One) | Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty (PS2 / Xbox / PC) |
2004 | 2008 |
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater (PS2 / Xbox / PC) | Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriot (PS3) |
2010 | 2014-2015 |
Metal Gear Solid : Peace Walker (PSP) | Metal Gear Solid V : Definitive Edition (PS4 / Xbox One / PC) |
Les puristes, eux, préfèreront la seconde méthode. Elle revient à s'essayer aux jeux Metal Gear par ordre chronologique d'époque présentée. Comme chez papa Lucas, l'ordre n'a plus vraiment trait aux numéros d'épisodes. Le 3 devient ainsi le début de la saga, et le 4, sa fin ultime. Allez comprendre. Cependant, à notre goût, il s'agit de la meilleure manière de découvrir la saga.
Ordre chronologique | |
1964 | 1974 |
Metal Gear Solid 3 : Snake Eater | Metal Gear Solid : Peace Walker |
1975 - 1984 | 1995 |
Metal Gear Solid V : Definitive Edition | Metal Gear |
1999 | 2005 |
Metal Gear 2 : Solid Snake | Metal Gear Solid |
2007 - 2009 | 2014 |
Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty | Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriot |