Une nouvelle fois, Gamestop s'illustre d'une piètre manière. L'enseigne américaine est accusée d'enregistrer ses clients, et de monnayer les retranscriptions auprès d'entreprises tierces. Une pratique en violation d'un décret californien, qui lui vaut d'être traduit devant la Justice. Explications.
Poursuivi devant la Justice pour enregistrer les conversations des clients Gamestop
Grande classe, épisode 46. La peu glorieuse enseigne Gamestop s'illustre encore de la moins glorieuse des manières. Ce n'est pas comme si l'enseigne était habituée à s'attirer les louanges des observateurs du marché. Toujours est-il que ce nouveau fait d'armes risque d'être sanctionné par la Justice.
Le site de GameStop a une section "Contact Us", avec la possibilité d'accéder avec un chat avec un représentant de l'entreprise. En temps normal, ce mode de communication est utilisé pour résoudre certains problèmes rencontrés lors de commandes, ou d'utilisation de codes promo.
Cependant, comme épinglé par Bloomberg récemment, toutes les conversations étaient enregistrées sans le consentement des clients. Pire, les transcriptions de ces conversations étaient partagées avec une entreprise tierce, Zendesk.
Celle-ci se targue de son expertise quant à la récolte d'informations personnelles à des fins commerciales et marketing. Conformément à la nature des motifs d'utilisation du chat, des données sensibles et confidentielles étaient contenues dans ces échanges. Et jamais Gamestop n'a jugé bon de préciser leur utilisation ultérieure aux consommateurs.
Juger, c'est le terme ; voilà que l'enseigne américaine est traduite devant la Justice pour cet impair. Menée par Miguel A. Licea devant le tribunal fédéral. En cause, une violation du CIPA, protégeant les consommateurs contre l'invasion de leur vie privée en Californie.
Quand on pense qu'il eût fallu une petite mention le notifiant aux consommateurs pour que Gamestop s'évite cette nouvelle polémique... Coucou, c'est nous les cookies. Et puis, ce n'est pas comme si l'enseigne n'était déjà pas sujette aux controverses. Vous vous rappelez lorsque Electronic Arts était la pire entreprise de jeu vidéo ? Depuis quelques années, Gamestop se distingue largement comme son successeur.
Gamestop : l'enseigne des casseroles du jeu vidéo
On ne va pas se mentir : Gamestop n'est pas l'entreprise idéale en matière d'intégrité. L'enseigne se trimballe une belle armoire de casseroles depuis quelques années. Le problème étant qu'elle n'a pas uniquement pignon sur rue dans le secteur de la vente américaine. Une certaine enseigne française est également tributaire des controverses de ce marchand.
Créé en 1991, Gamestop s'est illustré au gré des années par une volonté d'expansion sans limite. À la moitié des années 2000, l'enseigne s'établit en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Europe. Elle fait également l'acquisition d'autres entreprises en Norvège, avec Free Record Shop, ou encore notre très franco-français Micromania-Zing.
C'est d'ailleurs à cause de la mauvaise santé financière de la maison-mère que, d'année en année, de plus en plus de magasins Micromania ferment. Certes, une certaine pandémie peut expliquer cette baisse. Néanmoins, la gestion interne et en bourse de Gamestop n'est pas spécialement incroyable.
Par le passé, le marchand aujourd'hui face à la Justice s'illustrait par des short squeeze, ou ventes à découvert. Grosso modo, cela permettait à des fonds spéculatifs d'acheter et de revendre immédiatement des actions, afin de les racheter plus tard à moindre coût. Une pratique mal vue, perçue comme une manipulation de marché.
À ce titre, les internautes du forum Reddit, remarquant cela, s'étaient alliés pour parer à cela. Ils avaient eux-mêmes racheté les actions de Gamestop, en refusant de les revendre. De fait, les fonds spéculatifs ne pouvaient plus procéder à la revente intempestive d'action, forçant son cours à baisser.
Ce qui est devenu l'affaire Gamestop n'est qu'un exemple de ce que l'enseigne propose depuis quelques années. Controversée et polémique, ce marchand ne cesse de mal s'illustrer auprès des joueurs et consommateurs. Et on vous passe les NFT et autres pratiques commerciales et managériales douteuses.
Et, sincèrement, courage aux employés Micromania.