Décidément, le marché du jeu vidéo est exempt de tout remous ces dernières années. Alors que les générations next-gen s'installaient enfin, le tonnerre a résonné dans le ciel. Sony augmente donc le prix de sa console Playstation 5. Un choix risqué, motivé par différents facteurs économiques, mais qui fait jaser.
Cependant, si l'on conçoit que la PS5 puisse être affectée par divers éléments, pourquoi ne toucheraient-ils pas Microsoft et Nintendo ? Faut-il penser que les consoles Switch et Xbox Series X vont elles-mêmes subir une augmentation de prix sous peu ?
50€ d'augmentation sur le prix de la PS5 : Sony lâche la bombe et creuse sa tombe
Ce n'est pas comme si tout allait bien sous le plus beau soleil. Déjà parce que, contre toute attente, au moment de la rédaction de ces lignes, il règne un ciel maussade actuellement. Surtout, cependant, parce que Sony semble un peu plus s'éloigner des attentes des joueurs.
La PS5 : une bonne console, pour une galère sans nom après l'augmentation de prix
Le jeudi 25 août restera un jour marqué d'un fait rarissime dans le monde du jeu vidéo. Sortie depuis deux ans, la Playstation 5 va subir une augmentation de prix. Et non des moindres ; rien de moins que 50€, soit 10% de son prix actuel.

Il faudra donc dépenser 549€ sous peu pour obtenir, au prix de commercialisation, la plus-si-nouvelle-née du constructeur japonais. En version standard ; l'autre version, digitale, hérite pour sa part d'un tarif de 449€. Une décision motivée par l'environnement économique, si l'on en croit la déclaration postée sur le blog Playstation.
La PS5, réputée comme étant très difficile à se procurer, subit encore un aléa durant son existence pour le moins tumultueuse. Inévitablement, les joueurs ont manifesté leur mécontentement à l'égard de cette décision, et à juste titre semblerait-il.
Dommage : les premiers jeux PS5 pas chers commençaient à fleurir sur le marché.
Cloisonner les marchés pour la hausse du prix de la PS5 : vraiment, Sony ?
Non seulement la décision est polémique, mais le fait de cloisonner des marchés ne peut que faire jaser.
Tous les marchés n'accueillent pas cette augmentation. Seuls l'Europe, le Moyen-Orient, l'Asie pacifique, l'Amérique latine, le Canada et l'Afrique sont impactés par cette hausse. Les États-Unis, eux, sont épargnés.

En perte sèche sur ce secteur, Sony espère draguer un peu plus de la fan-base de Microsoft. Pour les fidèles, le coup de poignard dans le dos est douloureux.
La seule explication à cela ? Sony espère valoriser un peu plus la déclinaison de ses licences sur PC et ordinateurs. Un peu comme Microsoft, qui délaisse progressivement les consoles pour devenir une entreprise d'abonnements gaming.
Le géant américain peut-il, lui aussi, être sujet aux augmentations sur le prix des consoles ?
Switch, Xbox Series X : des augmentations de prix à prévoir ?
Surtout, la question d'une décision isolée laisse perplexe. Nintendo et Microsoft ne sont-ils pas, eux aussi, sujets au même environnement économique ? Pourquoi seul Sony a-t-il pris cette décision, et cela présage-t-il des jours plus noirs encore pour les autres consoles ?
Il faut se pencher sur les divers commentaires des constructeurs pour trouver un semblant de réponse.
Xbox Series X : pas d'augmentation de prix prévue par Microsoft, pour le moment
Contacté par Kotaku et Windows Central, le porte-parole de Microsoft a tenté de rassurer les foules. Cependant, cette réponse, comme beaucoup d'autres pourraient l'être, une fois considéré le marché hostile, est assez ouverte.
"Nous sommes en constante évaluation du marché pour offrir à nos fans les meilleures options de jeu. Les prix recommandés pour la Xbox Series X et Xbox Series X restent inchangés : 299€ et 499€."
Rappelons néanmoins que, contrairement à Sony, Microsoft est moins tributaire d'un support pour valoriser ses jeux. Ses perspectives d'abonnement gaming, telles que la souscription pas chère au Game Pass, visent à être démocratisées sur de nombreux systèmes.

Le PC, déjà, possède sa propre itération de cette adhésion. À terme, il serait tout à fait possible de constater que les abonnements Microsoft ont été inclus dans Netflix, ou dans l'OS de certaines TV intelligentes.
Microsoft vise à être partout, tout le temps. Les Xbox Series X et S ne sont qu'un produit d'appel, et les augmenter freinerait la politique du géant américain. Par ailleurs, ce dernier a suffisamment de fonds pour accuser le coup, vendre à perte, pour mieux croquer dans les parts de marché de Sony.
Un Sony plus que jamais fragilisé face à son concurrent direct, en dépit d'une console objectivement jugée meilleure. Meilleure, mais... inaccessible, et plus onéreuse.
La Nintendo Switch ne va pas être plus chère sous peu, d'après le président du Big N
Plus tôt dans le mois, le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, s'était lui aussi confié sur une éventuelle augmentation du prix de la Switch. Le média Nikkei Asia relayait ses propos, affirmant que le groupe ne considérait pas pareille hausse tarifaire.
Le dirigeant détaillait ainsi ses pensées :
"Notre compétition est la variété de divertissement dans le monde. Nous pensons toujours au prix en tant que valeur du fun que nous offrons. Nintendo a vendu plus de 100 millions de Switch jusqu'à présent, et il est important de garder ce rythme commercial."

À ce titre, il faut toutefois rappeler que, des 3 supports les plus prisés en ce moment, la Switch est la plus vieille. Sa popularité dans les foyers, particulièrement durant le confinement, n'a jamais été aussi visible. Et cela, alors même qu'en dépit de jeux Switch pas chers, les titres first-party sont toujours assez onéreux.
La console avait néanmoins déjà bénéficié d'une augmentation de prix, à l'occasion de la Switch Oled. Nouveau modèle, qui justifiait donc une telle hausse. Ce qui nous amène à une autre interrogation : quid du prix des futures consoles de ces constructeurs ?
Des modèles de Xbox Series et une nouvelle Switch pour justifier les augmentations ?
Lors des précédentes générations de consoles, Sony aussi bien que Microsoft ont mis en place des consoles à mi-chemin de leur existence. La PS4 Pro, mais aussi la Xbox One X ont ainsi proposé des supports hardware plus performants, afin de se rapprocher d'une expérience optimale de jeu.
Plus perfectionnées, donc, mais également plus onéreuses, ces consoles sont la concrétisation d'une nouvelle stratégie de la part des constructeurs. Naguère, déjà, Sony avait initié le mouvement avec la PS One, pour remplacer la Playstation originale ; la PS2 Slim, en suppléance de la Playstation 2, et la PS3 Slim.

Autant d'éléments pour baliser la durée de vie des consoles, généralement établie à 7 ou 10 ans. Hors WiiU, bien sûr.
La Switch, à cet égard, a déjà connu une évolution, mentionnée plus tôt : la Switch Oled. Néanmoins, beaucoup espèrent, ou attendent la fameuse Switch 2, avec support de la 4K et fluidité optimisées.
Pour Microsoft et Sony, en dépit du relatif jeune âge de leurs consoles, les rumeurs poussent à croire à une annonce prochaine de ces consoles intermédiaires. À cette occasion, Microsoft serait bien capable d'annoncer un modèle plus cher de sa Xbox Series X.
La question demeure toutefois : quelle mouche a piqué Sony pour annoncer un tel changement de prix, alors même que sa PS5 est loin d'être installée, perd des parts de marché, et qu'aucune évolution technologique ne la justifie ?
Jusqu'à preuve du contraire, il s'agit d'un choix commercial extrêmement périlleux. Peut-être là pour valoriser le futur de la marque Playstation sur PC et ordinateur ? En tous les cas, ce 25 août 2022, placée sous le signe de l'inflation et d'une crise économique couvant, restera le jour où Sony s'est tiré une balle dans le pied.
