C'est à l'heure où le jeu ne fait plus l'actualité, désormais agitée par Elden Ring, que sort notre test portant sur Horizon Forbidden West. Que voulez-vous, on est comme ça à Skibideal : une semaine durant, on s'est dit qu'on rushait, alors qu'en fait toutes les quêtes annexes, jusqu'aux plus minimes, étaient torchées. Après une aventure de plus de 110 heures pour le moins exhaustive, voici notre avis sur les nouvelles aventures d'Aloy dans l'Ouest Prohibé.
Ça va spoiler sec le premier Horizon : vous êtes prévenus
Pfiou, bon, la partie va pas être aisée. Il y a quelques milliers d'années, des machines censées rétablir un équilibre environnemental se sont retournées contre leurs créateurs. Heureusement, Greta Thunberg devenue grande Elisabeth Sobeck a réussi à programmer un logiciel de remise en forme pour la Terre. Moins immédiat qu'un abonnement Keep Cool (on veut notre sponsor), il fallait que le programme Gaïa attende la fin de toute vie sur Terre pour se lancer.
Petit problème : alors qu'elle recréait la Vie et terraformait la planète, une intervention venue d'on-ne-sait-où a fait paniquer la divinité virtuelle, la forçant à fermer. Une nouvelle fois, toutes les machines censées travailler au bien-être de la planète se sont rebellées. Constatant cela, Gaïa n'a eu d'autre choix que de s'autodétruire. Ses fonctions subordonnées, chacune ayant la responsabilité d'un pôle précis du reboot de la planète Terre, se sont envolées.
Vient alors Aloy. Clône génétique d'Elisabeth Sobeck, elle est la seule à parvenir à lutter contre les machines et les diverses menaces qui entourent son monde. Parvenant à guerroyer à la fois contre les machines et les humains mal-intentionnés, elle réussit à combattre la fonction Hadès dans le premier Horizon. Désormais, elle se rend dans l'Ouest Prohibé, afin de :
- restaurer Gaïa ;
- découvrir l'origine du signal ayant causé le Dysfonctionnement ;
- rétablir les bonnes relations entre tribus ennemies.
Sacré programme. Heureusement que Keep Cool l'a entraînée (vous savez où nous trouver pour les sous).
Horizon Forbidden West : la claque que la PS5 mérite, pas celle dont elle a besoin
Passons sur les évidences, déjà émises dans l'ensemble de la presse. Oui, Horizon Forbidden West est beau ; oui, il s'agit peut-être de l'un des touts premiers jeux PS5 au niveau des graphismes. Pour autant, est-ce un chef d'oeuvre ? Est-ce une réussite absolue qui se dirigera dans le panthéon du jeu vidéo dès sa sortie, aux côtés d'un elfe ayant humé les plaines sauvages ? À notre goût : pas encore, peut-être jamais, et pour cause. Explications.
Conditions de test
Le présent test a été réalisé sur une Playstation 5 achetée avec les deniers du rédacteur. Et sans effort financier de la part de Keep Cool, faut-il le dire. Comme à son habitude, le testeur a pointé les paramètres graphiques sur Performances davantage que Fidélité. Le jeu s'en tire particulièrement bien, à quelques aliasings et bugs près, en dépit du patch Day-One. Rappelons néanmoins que le jeu, a priori, s'en tire à merveille sur les PS4 Fat et Pro.
Être inaccessible tout en faisant mine de l'être : la sensation à l'Horizon
Ce qui marque dans un premier temps, dans Horizon Forbidden West, c'est le nombre de paramètres d'accessibilité offerts. Fortement influencé par Last of Us Part.2 en cela, qui se vantait d'être jouable par n'importe quel joueur, le nouveau jeu des studios Guerilla fait forte impression.
Le joueur pourra ainsi établir les grandes lignes de son aventure par le biais de différentes configurations. Qu'il souhaite remapper les touches, faire apparaître toutes les ressources autour de lui, les zones d'escalades, la difficulté, l'affichage dynamique et bien d'autres paramètres ; le joueur est roi, et c'est l'Ouest Prohibé qui le dit.
De manière ironique, très rarement un jeu aura été aussi inaccessible pour qui n'a pas joué au premier volet. Souvent le rédacteur de ces lignes s'est félicité d'avoir joué 60 heures durant au premier volet. Le gloubi-boulga ayant trait aux différentes tribus du monde post-post-apocalyptique sera difficile à retenir pour qui n'a pas suivi les évènements de Horizon Zero Dawn.
À ce titre, le nombre de personnages issus du premier jeu est impressionnant ; bien plus consistant, par exemple, que ceux dans The Last of Us. Le joueur néophyte devra sans doute lire les comptes rendus et biographies disponibles dans les menus d'Aloy pour se faire une idée des enjeux à traverser. Inaccessible et accessible à la fois : Horizon Forbidden West est une vraie lady.
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Bugs ou graphismes : qui fera l'Aloy dans l'Ouest ?
Oui, d'accord : Horizon Forbidden West est beau. Seulement, pour un jeu annoncé depuis quelque temps désormais, il ne semble pas entièrement faire honneur aux attentes placées en lui. Tout d'abord, le premier Horizon Zero Dawn était particulièrement réussi d'un point de vue esthétique. Par conséquent, et c'est regrettable : il n'y aura pas eu d'effet "Woaw" au cours du jeu.
Reconnaître les qualités graphiques des nouvelles aventures d'Aloy est toutefois simple. En mode Performances, le jeu est particulièrement fluide, bloqué à 60 FPS, et l'apparence visuelle sensiblement améliorée vis-à-vis des performances PS4 ou, naguère, de Horizon Forbidden West.
Néanmoins, le design est dans l'ensemble très réaliste, et ne peut se permettre de véritable fantaisie. À ce titre, notons que les visages des protoganistes ont été retravaillés ; pourtant, chez Aloy, l'apparence faciale induit une notion un peu cartoon étarnge. Et puis, disons-le tout de go, l'écart de puissance entre les deux dernières générations de console n'est pas celui de la PSOne et de la PS2, par exemple.
Ce qui est plus problématique, en revanche, pour un jeu aussi attendu, ce sont les bugs. Nombre de fois Aloy se sera bloquée en travers de forêts un peu trop denses. Plus d'une fois elle aura cherché en vain à ouvrir un coffre pourtant placé devant elle. Et c'est sans compter les problèmes purement graphiques : un corps, métallique ou (virtuellement) de chair qui passe à travers une porte, ou une échelle.
Bugs et autres éléments intrusifs
Notons que le jeu a été testé très tôt au cours de son existence. Une série de patch a été lancée, et le sera par la suite, permettant d'harmoniser l'expérience pour les joueurs.
Le premier jeu de la nouvelle génération empreint du classicisme de la dernière
Vous aimez Far Cry, Assassin's Creed, Watch Dogs, GTA, et [citer nom d'open world référence en 2017] ? Vous serez à l'aise dans Horizon Forbidden West. Le jeu, doté d'une carte immense, bien plus grande que dans le premier opus, DLC inclus, est jonché de points d'intérêts et autres annotations apparaissant sur la carte. En vous y rendant, ces missions ou quêtes annexes vous demanderont de vous rendre ailleurs.
Rien que de plus classique, et surtout, de moins ouvert à l'exploration pure et dure. À ce titre, si le jeu emprunte certains éléments aux deux références de l'open world 2.0 que sont Death Stranding et Zelda Breath of the Wild, il est loin, très loin, d'en atteindre la réflexion, la maturité, ou le degré d'innovations.
Horizon Forbidden West applique une recette éculée, qui a fait ses preuves. En cela, plutôt que premier jeu d'une nouvelle génération, il se place sur l'autre versant de son statut cross-gen : le dernier jeu d'une génération PS4 / Xbox One qui a plu au grand public. Néanmoins, il en tire aussi le pire, forçant la concurrence à envisager d'autres leviers d'évolution pour l'open-world.
Preuves en sont diverses épreuves reprises du premier opus. Les zones de chasse, la recherche de reliques ou l'ouverture de passages sont toujours là. Mais surtout, il y a les creusets. Des zones closes, à l'environnement stylé la première fois, mais qui se répètent durablement. Après avoir parcouru de bout en bout le premier opus, la lassitude à l'idée de traverser ces zones donnant accès à différents piratages est indéniablement présente.
Combattre dans Horizon Forbidden West : toujours aussi grisant et exaltant
Les joueurs ayant parcouru le premier volet de ce diptyque le savent : le point fort de Horizon, ce sont les combats. Et de ce point de vue, jamais la franchise n'a été aussi à son aise. Le bestiaire est varié, les armes aussi, et les solutions pour écarter tout ennemi de son parcours, nombreuses.
Davantage que l'éventail de possibilités laissé à portée du joueur, c'est le sentiment épique qui prime sur ces joutes. Se faire repérer par un Tunnelier par inadvertance, lequel alertera un adversaire de bien plus grande ampleur que l'on souhaitait éviter est grisant. La pression monte, le Focus, servant à scanner les ennemis et les environs, révèle les failles de l'ennemi, et la stratégie à mener à bien s'érige dans l'esprit du joueur.
À ce titre, notons que les Fosses de combat et les Zones de chasses, présentes à divers endroits du jeu, sont instructives et utiles. Elles permettront de mieux cerner les capacités d'Aloy en territoire hostile. Mélange réussi entre Metal Gear Solid V The Phantom Pain (pour les façons d'aborder un combat) et Monster Hunter (pour le maniement des armes et la taille de certains ennemis), Horizon Forbidden West séduit les foules sur l'aspect combat.
Passé et futur : à l'Ouest, rien de nouveau
Finalement, Horizon Forbidden West est à l'image de son histoire : coincé quelque part entre passé et futur. Il parvient à reprendre certains éléments des cadors actuels, pavant le chemin pour les futurs open-world ; néanmoins, il n'arrive pas à se départir d'un classicisme frustrant dans sa profusion de quêtes annexes placées de manière arbitraire.
L'aspect narratif est un exemple de ce point de vue. Jalonné de (superbes) cinématiques et cut-scenes, le jeu révèle son histoire également par le biais de documents et messages vocaux à saisir dans les endroits les plus étonnants. Néanmoins, entre l'aspect futuriste (tout ce qui a trait à Gaïa, Elisabeth Sobeck, la Fin du Monde première époque) et ce côté fantasy (les tribus, leurs tensions, la déification des machines pour certains), certains auront du mal à trancher.
Le phénomène était également présent dans le premier Horizon Zero Dawn. Ce dernier laissait des scènes mémorables dans l'esprit des joueurs (spoiler : l'assassinat, par Ted Faro, de tous les membres du comité fondé par Elisabeth Sobeck, en tête), mais se vautrait dans une fantasy kitsch dès qu'il le pouvait. Si la narration est davantage maîtrisée aussi, elle n'est pas passionnante, ni subtile pour autant.
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